Test-Mizuki
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 Galatée [[ ALALALAL]]

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Alpheratz
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Alpheratz

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Galatée [[ ALALALAL]] Empty
MessageSujet: Galatée [[ ALALALAL]]   Galatée [[ ALALALAL]] Icon_minitimeMar 13 Mai - 17:15


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Tell me your name, I'll tell you mine after your death.




••• Nom : Galatée.
••• Surnom(s) : Gala, la Folle.
••• Racine : Élémentaire.
••• Branche : Le sang carmin.
••• Vieillesse : Passée la jeunesse innocente et insouciante où l'on fait des erreurs, où l'on en rit comme si ce n'était pas important. Milieu de vie. C'est ce qui convient le mieux. Pas encore passée la vieillesse calme et vide où l'on ressasse ses erreurs, où l'on se rappelle qu'un jour on a ri.
•••Planète d'origine : Desitis.

••• Pulséen, que penses-tu de ta chère galaxie ? Qu'importe ce que l'on pense si cela ne change jamais. Déchet géant. C'est beau, c'est calme, c'est somptueux. C'est trompeur. Belle illusion, beau tour de magie. Quoi de plus facile que de cacher des défauts sur un visage ? Une couche, deux couches, trois couches de correcteur. Bienvenue dans l'univers des mensonges. Bienvenue au théâtre des illusions.
••• Et les autres habitants ? Comment les vois-tu ? Est-ce réellement l'harmonie entre vous ? L'Enfer c'est les autres comme on dit. On ne peut compter que sur moi-même. Les autres, ce sont des outils. Des trucs en vrac à utiliser quand le besoin s'en fait ressentir.
••• Pas trop difficile la vie sur Pulsar, dis moi ? Tellement simple qu'elle en est ennuyante.
••• Ton avis sur votre politique ? La politique c'est quand tout le monde sait ce qu'est sans pouvoir véritablement le formuler. Un labyrinthe universel, théâtre d'anarchie, de tentative de survie, de révolutions futiles et d'espoirs. Un Roi ... Phoebus n'est pas Roi. Phoebus est un microbe. Une chenille qui s'est crue papillon. Une étoile qui s'est crue plus brillante qu'elle ne l'est.  
••• Et les humains, ces drôles de créatures, comment les reçois-tu ? Méfiant ou accueillant ? Un avis quelconque sur eux ? De nouveaux insectes à écraser. Des étrangers qui croient pouvoir dominer. Ils se croient supérieurs. Ils se croient meilleurs. Comme il doit être dur se rendre compte que l'on est rien de plus qu'une fourmi à écraser.
••• Quel souhait fais-tu aux étoiles du ciel de ta Galaxie ? Souhaiter des choses irréalisables n'apporte qu'espoir et déception.
••• Vas-tu briller, pulséen ? Briller pour mieux mourir.


T'étais où là schizo boy ?

Life is just a game. When you lose, you die. But you can't try again.






Elle est belle Galatée. Elle est aussi belle que folle. C'est dire à quel point elle peut être belle. Sa folie. Qui pourrait en parler de sa folie ? C'est à peine si on ose l'approcher. On essaye même plus de l'apprivoiser. On abandonné l'idée. A-t-on un jour essayé ? Animal sorti de sa cage dont on ne sait plus quoi en faire. Trop sauvage. Trop effrayant. Elle rit à gorge déployée. Pour rien. Dans le vide. Un rire sadique. Un rire qui remonte jusque dans votre échine et soudain, vous avez froid. Un léger frisson vous parcourt. Il vaut mieux s'éloigner. Galatée pourrait être le stéréotype même de la folle qui sait parfaitement qu'elle l'est. Asociale, cruelle, sadique, masochiste. La malade normale. La parfaite normale que l'on aurait aucun mal à interner sur Terre. Celle qu'on enferme à vie parce qu'on a trop peur qu'elle penche du mauvais côté ... Qui sait si elle ne l'a pas déjà fais ? Mais elle a ce truc. Ce côté fascinant, ce charme qui fait qu'on aimerait approcher. Qu'on aimerait voir si le féroce animal griffe, mord ou tue. Qu'on aimerait presque la toucher, la provoquer, lui parler. Sourire indécent collé au visage, yeux dénués de toute émotion, visage froid et placide. Une poupée de marbre. Une peinture figée de la Renaissance. Une Joconde qui a laisser son cerveau se faire lapider sur le sol du Louvre. Esthète. A la recherche de la beauté parfaite, de la beauté divine, de la beauté stupéfiante. L'art est une religion à part entière. Si les esthètes normaux considèrent que la beauté intérieure est toute aussi importante que la beauté extérieure, Galatée ne se contemple pas elle-même. Sans doute aurait-elle trop peur de se rendre compte qu'elle est totalement et irrévocablement pourrie, suintant la folie, le grotesque et les idées malsaines. Fascinée, elle observe les visages et les corps. Avide de la moindre parcelle de peau. Mais chaque être possède un défaut. Elle pourrait tuer. Elle pourrait tuer tous ces gens à cause de leurs défauts. Gâcher un aussi beau corps à cause d'une oreille, d'un nez, d'une main, d'une cicatrice. Elle pourrait les collectionner et les afficher comme des papillons. Les laissant sur des pics, leur voler leur liberté, leur voler leur beauté. La seule splendeur qu'elle voit, la seule vraie et unique magnificence, elle la voit quand elle se regarde dans un miroir. Quand elle croise son reflet, elle sourit. Elle aperçoit la finesse des traits, la légèreté des cheveux, la couleur étrange et fascinante des yeux, un corps aux proportions parfaites. Aucun défaut. Elle n'en voit plus aucun. Elle touche du bout des doigts le miroir. Le reflet somptueux imite ses gestes gracieux. Quand elle commence à percevoir les limites de cette perfection aveuglante, elle détourne son regard. Elle ne veut pas voir qu'elle a vieilli, elle ne veut pas voir les yeux dénués de toute émotion, elle ne veut pas voir le sourire sadique, elle ne veut pas voir les mains aux ongles rongés. Elle se regarde comme on regarde un tableau. Galatée ne veut pas vieillir. Et encore moins mourir. Si seulement son portrait pouvait vieillir à sa place. Dorian Grey des temps modernes. La beauté est éphémère. Si seulement on pouvait arrêter le temps. Rien qu'un instant. Même folle, elle est intelligente. Peut-être là une de ses seules vraies qualités. Si l'élémentaire n'était pas totalement dégénérée, elle aurait sûrement fait quelque chose de bien de sa vie. Elle aurait pu voler librement dans l'espace, écrire des thèses, élaborer des théories totalement nouvelles, révolutionner son monde. Malheureusement pour elle, la nature en a décidé autrement. Galatée est presque heureuse d'être aussi dingue. Elle se sent supérieure. Elle regarde les autres, les insectes, les moins que rien. Elle les écraserait bien tous si elle le pouvait. Elle les observe avec condescendance. Et encore plus ces humains. Ces nouveaux colonisateurs. Elle aimerait être à la place de Phoebus. Elle dirigerait Pulsar d'une main de fer; Reine sanglante et folle. Elle s'imagine parfois ce que serait le monde si elle en était à sa tête. Elle se voit, sur le trône. Elle tuerait ceux qui voudraient la renverser, anéantirait les révolutions, instaurerait un nouvel ordre.

- Want to see a magic trick ?
Galatée sort le paquet de cartes du petit sac de velours argenté. Elle dispose les cartes, calmement, promptement. Dans sa main, la Reine de Cœur se transforme en Deux de Pique. L'As de Trèfle devient le Valet de Carreau. Les figures volent, décollent, s'échangent dans un ballet fascinant. Un ballet magique. La magie est un art à part, bien loin des idées particulières de l'esthète. Cet art, elle le maîtrise. Car nul n'a besoin d'être artiste pour faire de la magie. Il suffit d'intelligence et de connaissance. Et d'une dose de folie. Manipuler. Pour un magicien, il n'y a pas de meilleure capacité que celle de pouvoir mentir, de pouvoir bluffer, de pouvoir manipuler. Galatée est capable de vous enrôler aisément sans que vous vous en aperceviez. Son charme effrayant et son assurance emporte loin des sentiers connus. Comprendre est la première étape pour manipuler correctement n'importe quel ignare que l'on peut croiser dans la rue. Une personne triste. Tout le monde en connaît au moins une. Ce genre de personne pitoyable qui se plaint et pleure chaque nuit. Cette personne est environ deux fois plus affaiblie qu'une personne joyeuse ou qu'une personne normale. Beaucoup plus influençable. Beaucoup plus manipulable. Beaucoup plus intéressante pour l'élémentaire. Si Galatée est la Reine quand il s'agit de cacher ses émotions, elle sera capable de décrypter les vôtres. La magie, c'est avant tout cela. Décrypter pour mieux vous avoir. Manipuler pour mieux vous faire croire.

Scylla se laissait tendrement coiffer par sa sœur qui, pour une des rares fois, acceptait de se coller à dure tâcher de peigner la sublime et longue chevelure dorée de la plus jeune.

- Grande sœur, est-ce que je suis belle ?
- Tu es la plus belle mon ange. Pourquoi pose-tu cette question ?
- J'aimerais ... Etre différente. J'aimerais changer totalement si seulement je le pouvais. Avoir des cheveux noirs comme les abysses, longs, encore plus longs. Qu'on en devine jamais la fin, que ces cheveux deviennent une prolongation infinie de mon corps. Et mes yeux. Je ne les aime pas non plus. Ils sont marrons. C'est banal tu sais. Les yeux verts, c'est tellement plus beau. Ca irait bien avec mes cheveux noirs imaginaires d'ailleurs. Et j'adorerais être plus grande. Même si je sais que je grandirais encore. Je sais que je serais plutôt petite. Avoir de belles mains aux longs doigts fins. J'aimerais aussi avoir de belles formes. J'ai l'impression d'être toute mince. Comme si je pouvais me briser d'un moment à un autre. Si seulement je pouvais changer tout ça.

Galatée fut sous le choc. Sa sœur était la beauté parfaite. Son miroir. Celle qu'elle voulait être. Plus elle la voyait grandir, plus elle la voyait se sublimer. Ses cheveux blonds lui évoquait le timide soleil du printemps. Ses yeux marrons lui rappelait le chocolat tendre. Sa taille fine était parfaite, ses proportions tout autant. L'aînée fit face à sa sœur.

- Scylla, tu es magnifique ! Tu es tellement belle, je t'assure. Tu n'as rien besoin de changer. Crois-moi. Je t'envie. Vraiment.

Elle la serra tendrement dans ses bras.

- Tu es si belle ... Je pourrais te dévorer.


histoire

And wherever you are, land on another star




La nuit s'était levée. La nuit, la terrible nuit, la magnifique nuit, la somptueuse et effrayante nuit. Galatée se perdait dans les rues, se perdait elle-même. Elle en oubliait parfois qui elle était. Le vent soufflait dans ses cheveux, elle profitait de la caresse délicate de la brise sur sa peau. Elle marchait, marchait. Comme pour oublier. Au détour d'une rue, elle s'assit sur un banc. Regarda l'arbre géant qui trônait devant elle. Puissant. Vivant. Incommensurable. Presque divin. Et elle, elle si petite. Elle si fine. Elle si ... Insignifiante. Elle ferma les yeux. Se sentait dépérir un peu plus à chaque seconde. Sentait tout ce qui constituait son corps. Inhalait et recrachait l'air sans même s'en apercevoir. Sentait l'atmosphère emplie de de la douce odeur de la pluie qui s'abattait sur elle depuis de longues minutes. Son corps tremblait, mouillé d'une multitude de gouttes qui se confondaient sur sa peau semblable à une perle. Elle allait attraper froid. Elle n'en avait cure. Sous cette pluie, elle se sentait bien. Non. Elle se sentait vivre. Tout son corps lui faisait comprendre qu'elle était en vie. Elle était là. Morceau de chair au complexe réseau caché sous une peau de quelques millimètres à peine. Morceau de chair activé par on ne sait quoi, motivé par des besoins primaires, bestiaux; la faim, le repos, la soif. Morceau de chair bougeant, pensant, vivant. Elle attendait. Quoi, elle ne savait pas vraiment. Les minutes passaient, elle tourna son regard vers le ciel. Tout lui semblait noir et vide. Rien ne brillait. Rien. Les gouttes continuaient de s'amonceler sur son visage, ses bras, sa clavicule. Impression de ne faire plus qu'une avec cette eau, cette pluie. Puis, comme si un courant étranger traversait son corps, elle se leva d'une traite. Elle abandonna derrière elle l'arbre et le banc. Elle marcha. Encore. Toujours. Jusqu'à ce qu'elle soit fatiguée. Jusqu'à ce que ses genoux tombent à terre. Là, sur le sol, elle s'oublia totalement. Bercée par la pluie et le vent, elle n'était plus rien. Comme si elle avait disparue. Comme si le monde entier autour d'elle avait disparu. Plus rien. Le vide total. Le silence inondé de ce bruit constant de pluie. La pluie qui tombait de plus en plus fort, qui tapait de plus en plus sur son doux visage aux paupières closes. Son pouls semblait s'être accéléré. Elle sentait son cœur qui battait vite, si vite qu'il aurait pu s'arrêter à tout moment.

-Grande sœur ? Grande sœur, où es-tu ?

Une voix lointaine se fit entendre. Dans l'écho du vent qui soufflait de plus en plus fort, dans l'écho de la pluie qui dévalait encore, encore sur la douce peau de Galatée. Ce fut à peine si elle reconnut le son inquiet d'une petite sœur qui se demandait où était passée son aînée. Elle restait là, à terre, comme si elle priait pour le repos de son âme, pour qu'on puisse la sauver de sa folie. La folie, la graine qui avait commencé à l'envahir depuis peu. Elle avait planté ses racines profondément, elle avait commencé à semé des graines d'idées malsaines, elle avait grandi, elle s'était mise à pousser sans qu'on puisse l'arrêter. L'élémentaire savait qu'elle ne pourrait rien contre ça. Dans cet ultime et probablement dernier élan de lucidité, elle ne voulait plus bouger. Elle aurait aimé mourir. Ici. A cet instant. Que cette mort serait belle ! Que cette mort, ici, où se mêlaient l'eau et son corps, serait digne et sublime. Mais déjà la voix inquiète, la voix fluette se rapprochait. Et bientôt, des légers bruits de pas se firent entendre. Galatée ne s'était pas relevée. Galatée ne regarda même pas la personne qui arrivait. Elle savait qui était là.

-Grande sœur, qu'est-ce que tu fais ? Tu va attraper froid, dépêche-toi, rentre.

Elle ne cilla pas. Laisse-moi mourir ici, je t'en prie, laisse-moi dépérir. La cadette attrapa le bras de l'aînée qui ne bronchait toujours pas, perdue dans sa contemplation, perdue dans la pluie. Ne me sauve pas. S'il te plaît. Je sais que tu fais ça pour mon bien, je sais que tu veux que je reste à tes côtés. Scylla ... Mon ange, ma puce, mon équilibre ici. Je ferais tout pour toi. Tout. J'aimerais mourir pour te laisser en paix. J'aimerais tellement ... Si seulement j'en avais la force. Si seulement j'en avais le courage. C'est si dur de penser qu'un jour, je serais obligée de t'abandonner. Ne bougeant toujours pas, Scylla lui attrapa le second bras et tenta de la tirer, y mettant tout son effort. Elle essaya, encore et encore, sans résultat; sa sœur restait immobile, fondue sur le sol. Dans un dernier espoir, la cadette retroussa ses manches. La main légère et fluette fouetta la joue de Galatée.

- Pour ... Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu m'abandonne ? Pourquoi tu me trahis ? Pourquoi tu ne tiens pas ta promesse ? Tu m'avais dis ... Qu'on resterait ensemble. Que tu ne m'abandonnerais jamais...

Impuissante, elle s'appuya sur sa sœur qui écoutait ses paroles avec plus d'attention que Scylla ne l'imaginait. Comment lui dire ? Comment annoncer à la personne que l'on aime le plus qu'on est dingue, fou, dégénéré ? Si seulement tu savais, tu m'abandonnerai. Mais elle tourna la tête vers sa sœur qui pleurait tout autant qu'elle. Galatée lui baisa le front et la serra contre elle, tendrement, comme une peluche, lui caressant la tête pour la réconforter. Scylla était trempée; elle avait dû chercher l'aînée de longues heures durant dans toutes les rues avant de la trouver ici. Elle avait dû s'inquiéter, tourner en rond en attendant qu'elle revienne d'elle-même, attendre que les minutes, les heures passent sans que rien ne se passe. Sans qu'elle n'ait la moindre nouvelle. Galatée s'en voulut et la serra un peu plus fort contre son cœur, contre son corps frigorifié par les longues heures passées dehors, sous cette pluie, sous ce froid.  

- Je t'ai promis que je ne te laisserais jamais seule. Je te l'ai juré. Pardonne-moi de t'avoir inquiétée. Je suis si désolée ... Si tu savais Scylla, si tu savais ...

Galatée n'appelait jamais sa sœur par son prénom mais elle ne broncha pas, heureuse d'avoir retrouver son aînée. Elles s'aimaient tant, elles savaient qu'elles pouvaient compter l'une sur l'autre. Elles étaient l'ensemble d'un tout. Scylla sentit la chaleur de sa sœur l'envahir. Elle était tellement heureuse de la voir saine et sauve. Elle était tellement heureuse de l'avoir ... Même jusqu'à la terrible fin ...




\WARNING; Passage passablement (voire totalement) gore et absolument dégueulasse; j'ai prévenu que Galatée était dingue har har. Si vous avez détesté Hannibal Lecter et que vous n'avez pas lu "La petite dans la forêt profonde" (Oui gens de la CB, c'est un porno pedo ofc), arrêtez-vous ici. Âmes sensibles s'abstenir TY./

Il faisait jour. Le soleil illuminait les deux visages endormis des sœurs, paisibles, prises d'une accalmie. Galatée fut la première à se lever. Elle jeta un regard à la plus jeune, à la belle, à la divine Scylla. Puis elle s'habilla et se regarda elle-même dans le miroir. Dieu qu'elle était laide ainsi. Dieu que ces cheveux, ces yeux, cette taille, ces formes étaient hideux. Que n'aurait-elle pas fait pour ressembler à sa gracieuse sœur. Si seulement elle pouvait trouver un moyen pour lui ressembler davantage, pour lui voler sa beauté. Elle méditait depuis quelques années là-dessus. Toute trace de pureté, de beaux sentiments, de normalité avait disparu dans le cerveau de Galatée. Ne dominait désormais plus que la folie, là, implacable. La graine s'était plantée, on ne pouvait désormais plus la déraciner. Tout espoir pour elle était sûrement perdu. Elle avait parfois de drôles d'impressions ... Comme si ce qu'elle faisait était mal. Mais l'instant d'après, elle haussait les épaules et se disait que c'était bien, après tout. Le miroir reflétait une jeune fille normale, belle et également intelligente. Pourtant Galatée ne voyait qu'à travers le miroir une pâle, une triste et fade imitation de Scylla qui illuminait tout sur son passage, qui lui ressemblait certes mais qui n'était pas elle. Elle ne pourrait jamais être elle, elle le savait. Elles étaient trop différentes. L'élémentaire le savait. Et ça la rongeait. Comme un chien rongeait son os, elle ne se lassait pas de cette idée. De cette idée qui ne traverserait jamais le cerveau d'un être sain d'esprit. De cette idée qui faisait froid dans le dos, qui défiait l'imaginaire, qui brisait les lois, qui annihilait la possibilité d'une conscience, d'une éthique morale. Galatée essayait de la supprimer. Mais plus le temps passait, plus cette idée germait, plus elle se mettait en place comme étant une évidence. Après être passée devant le miroir, Galatée mangea, le regard dans le vide, comme pensante. L'idée était . Il fallait qu'elle le fasse, maintenant, tant qu'elle en avait l'occasion, tant que c'était possible. Elle entendait le souffle régulier de Scylla qui dormait paisiblement, bien loin de se douter de ce que pouvait penser sa sœur bien-aimée. Et soudain, comme une marionnette, Galatée se leva, un couteau de cuisine à la main. Elle n'avait que quelques pas à faire, de la cuisine à la chambre. Les mètres furent avalés rapidement et, déjà, elle surplomba sa sœur. Elle baissa la tête, la touchant du front, respirant son odeur délicate et juvénile. Sa main passa dans les cheveux blonds, lisses, fins, resplendissants comme le soleil. La main errante s'égara sur les yeux clos, le nez finement dessiné, la bouche mouvée par le bruit de sa respiration. Elle était belle. Si belle, si tranquille. Elle bougeait à peine, son seul mouvement était sa cage thoracique qui se levait puis se baissait. Et là ... Le mouvement s'arrêta. Le couteau était profondément enfoncé dans la poitrine de Scylla qui restait immobile ... Qui restait si sublime ... Galatée lui murmura paisiblement à l'oreille

- Je suis désolée Scylla. Je devais le faire. Tu es si resplendissante, j'ai l'impression que tu l'es encore plus que d'habitude. Tu es calme comme jamais à présent ... Et c'est moi qui vais acquérir ta beauté maintenant, je vais te la prendre, je vais devenir belle comme toi, belle à en mourir. Tu sera en moi à jamais ...

L'élémentaire posa doucement ses lèvres sur les joues pâles de Scylla dont le cœur ne battait plus. Il fallait se dépêcher, se dépêcher avant qu'elle ne pourrisse. La folie lui dit de le faire ... Et Galatée l'écouta. D'un seul coup, elle planta ses canines dans le cou de Scylla, se délectant d'un léger morceau de chair qu'elle avala avec plaisir. Sa bouche continua d'avancer vers le visage tant aimé de la douce jeune fille. Ses crocs se refermèrent sur un nouveau morceau de chair. Pendant de longues heures, sans un bruit, Galatée s'attela à la dure mais si délectable tâche de transférer la beauté de sa sœur en son fort intérieur. Quand elle dévorait un morceau de peau, elle se sentait plus belle, elle sentait que le teint si pur de Scylla venait en elle, que ses expressions si adorables devenaient à elle et à elle seule. Une fois le visage totalement arraché et avalé, l'élémentaire observa son travail. La quasi-totalité du visage de Scylla était en elle. Elle songea que, si elle avait réussi à certes acquérir sa beauté, peut-être n'aurait-elle jamais la bonté de son cœur... Aussi enfonça-t-elle de nouveau le couteau dans le corps sans vie de Scylla, cette fois, découpant la peau au-dessus du cœur immobile. Elle l'apposa, encore tiède, entre ses mains et le dévora comme elle l'avait fait avec le visage désormais méconnaissable de Scylla. Seul le bruit des dents s'attelant à la tâche de manger le cœur se faisait entendre dans le silence absolu[...]

Galatée regarda le cadavre gisant sur le lit et se disait qu'elle ferait mieux de s'en débarrasser. Maintenant qu'elle possédait elle-même la beauté de Scylla, le corps n'était plus qu'une masse puante et détestable. Ce n'était plus sa sœur. Quand elle passa devant le miroir, son teint semblait uni, beau, pur et clair. Son corps et ses gestes apparaissaient comme plus gracieux et ses yeux dégageaient une certaine bonhomie. Elle se sentait bien. Elle se sentait plus belle que jamais. Le corps presque déchiqueté en venait à la répugner et elle eut presque un haut-le-cœur. Il était presque minuit quand elle se dit qu'elle pourrait la transporter dans un endroit désert. S'assurant qu'il n'y avait personne dans les rues, elle emmena le corps de Scylla jusqu'à un lieu où il n'y avait pas âme qui vive. Là, sans aucun remord, elle mit le feu à sa sœur désormais laide ... Si laide. Comment ai-je pu la trouver si belle alors que sous ce visage se cachait seulement ce que j'ai aussi ? Qu'importe ... Sa beauté est avec moi ... A tout jamais. Quelques jours après, Galatée enterra Scylla. Aucun ami proche. Donc aucune chance que quelqu'un ne sache ce qui s'était passé entre les deux sœurs auparavant si complices. Ce temps était révolu, maintenant elles ne faisaient plus qu'une. Maintenant, elles seraient ensemble pour toujours, pour l'éternité.

- Scylla. Je t'ai aimée. Si tu savais combien je t'ai aimée. Même dans tes derniers instants, tu étais la plus belle qui soit. Ne m'en veux pas, j'ai fais ça pour toi. Tu ne sera jamais vieille, jamais ta beauté ne disparaîtra. Car ta beauté ... Je l'ai volée.

Sur ces dernières paroles à sa sœur, elle l'enterra. A jamais.
 

EPILOGUE

Galatée observait les étoiles, en ce soir où cela faisait désormais deux ans que Scylla était morte. Elle décida d'aller sur sa tombe, prier pour le salut de son âme. Elle y allait surtout pour oublier ce sentiment de culpabilité qui l'envahissait lors de ses courts moments de lucidité. Elle s'agenouilla devant la tombe. Personne, à part elle, n'était jamais venue ici. Personne ne s'était véritablement inquiétée de sa disparition. Galatée avait trouvé une excuse, le temps ne lui avait pas manqué pour en trouver une convenable. Un accident, un incendie. Elle avait peaufiné son excuse pour faire en sorte que jamais personne ne sache qu'une partie de sa sœur était avec elle. Etait en elle. La folie n'avait jamais guérie. Peut-être aurait-elle dû également déguster le cerveau de Scylla pour éradiquer sa folie ...




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